Babel.. «l’ouverture à l’autre que l’autre, celui qui m’est radicalement différent, comme voie qui mène au Tout autre» Emmanuel Levinas, Altérité et transcendance.
La première fois que Valentine Vermeil se rend à Jérusalem, elle emporte avec elle les stéréotypes d’une « Terre Sainte » issus de reproductions orientalistes du 19e siècle. La photographe est vite confrontée à la réalité, la construction du mur de séparation et l’expansion des colonies sont sans appel, les discriminations envers les palestiniens sont manifestes et la situation politique consternante.
Malgré cette évidence, l’auteure choisit de mettre en lumière ce qui rassemble les individus à travers les liens et l’appartenance à un groupe qu’il soit social ou religieux. Elle envisage ce territoire comme une gigantesque tour de Babel avant qu’un Dieu ne décide de brouiller les langues pour séparer les hommes. L’auteure nous propose de voir cette terre où l’Autre serait une part de soi et ses différences nos propres manques. Les photographies de BAB-EL sont à voir comme la traversée d’un territoire riche et complexe où traditions et modernité s’imbriquent pour réinventer un vivre ensemble.
La série BAB-EL a été élue Prix du Personnel Neuflize Vie (2012) et exposée à la Friche Belle de Mai à Marseille (2016), au Centre d’art et de Photographie de Lectoure (2015), au Centre Atlantique de la Photographie à Brest (2014), au Festival Circulation à Paris (2013).